Le Hameau de Bérogne

Une chapelle abandonnée au XVIIIème siècle

Le hameau de Bérogne (Béronne aux XIIème et XIIIème siècle) situé dans la vallée de Vandy au sud de Chelles, formait une seigneurie distincte soumise à la coutume de Valois tandis que Chelles était de la coutume de Senlis.

Ce hameau également fort ancien a toujours fait partie de la paroisse de Chelles et autrefois important en nombre d’habitants, était situé près du chemin de Saint-Éloi, appelé « Calccia Sancti Eligii » dans les titres des XIIIème et XIVème siècles. Ce chemin reliait Noyon à Villers-Cotterêt (en longeant la petite rivière de Vandy de Taillefontaine dans l'Aisne au Port de La Motte où elle se jette dans l'Aisne). Il devrait s’agir aujourd’hui de la rue de Reuvre.

Bérogne fut totalement anéanti par les Bourguignons et les Anglais, sous le règne de Charles VI entre 1410 et 1415, pour se venger des habitants qui avaient sauvé leurs effets et leurs personnes en se réfugiant dans le château de Pierrefonds. La plupart des familles qui composaient le bourg de Bérogne s'établirent à Pierrefonds après ce désastre.

Les habitants de Bérogne jouissaient du droit de pâturage et de ramassage de bois mort dans la forêt sur 278 arpents (soit près de 2 hectares : 1 arpent mesurant 71,46 mètres), en vertu d'une déclaration de 1529. En 1727 cette étendue fut réduite à 226 arpents (soit un peu plus de 16 hectares).

En 1773, le duc d'Orléans fonda un moulin à Bérogne sur le Rû de Vandy. Ce moulin devait également servir aux habitants du hameau voisin, Roy Saint Nicolas.

Il y avait une chapelle à Bérogne, dédiée à Saint Sulpice, qui a été abandonnée dans le XVIIIème siècle. On démolit le chœur et une grande partie de la nef en 1810. Louis Grave détaille en 1836, les ruines de cette chapelle encore présentes sur une arête de la colline de la Croix rouge qui domine le vallon. Il y voyait encore un portail roman en saillie sous un fronton et quelques arcades romanes du reste de la nef.

On a retrouvé en 1803 derrière cette chapelle des sarcophages d'origine franque, ainsi que dans l'ancien cimetière de Bérogne.